Sortie d’Intox
La Sortie d’Intox dépend du caractère de chacun. Peut-être que les promesses de changement renouvelées d’année en année ont un effet sur vous et que vous les croyez véritablement. Peut être aussi que vous êtes fidèle par nature en tout et qu’on peut vous faire à peu près n’importe quoi sans que vous décidiez de partir. Ou peut être encore pensez-vous que vous n’avez pas le choix: vos diplômes ne vous permettent pas de trouver un emploi équivalent (ça, c’est faux). Peut-être, plus sûrement, êtes vous trop feignant pour réellement chercher à partir ou avez- vous trop de soucis dans votre vie privé. Peut-être, enfin, que cela ne vous intéresse pas ou que vous ne voulez pas voir la vérité. Dans ce cas, ce feuillet vous paraîtra être l’œuvre d’un original un peu fou, et vous ne le lirez même pas ou bien en diagonale.
Tout ça pour dire que chaque vie est différente et qu’il existe mille et une raison pour vous de rester à Intox. Mais quand même un million d’en partir… Car il est bien certain que, malgré ce qu’ont pu essayer de vous faire croire les commerciaux avec de bonnes paroles, votre carrière est ailleurs. Tous les consultants ne rentrent dans une ssii que pour un petit nombre d’années (2,3 voire 5 ans). Très rares sont ceux qui y restent plus longtemps. Et la ssii elle-même en est convaincue, c’est pourquoi il n’y aura jamais de vrais investissements sur les personnes (en terme de formation par exemple). Il est donc naturel de quitter une ssii et cela arrive plus ou moins tôt selon les circonstances, le marché et votre propre énervement, dégoût ou passion pour votre ssii.
Vous finissez donc par envoyer votre démission, cette fois pour de vrai si vous aviez déjà utilisé ce stratagème pour avoir une augmentation. Selon le marché et vous-même (vos compétences et votre mentalité), vous pouvez ou non démissionner sans avoir d’embauche prévue.
Un entretien est programmé. Si la cassure est consommée, cela se fera simplement. Sinon, vous risquez d’avoir droit à des regrets, des grosses ficelles ou des appels du pied, du type «dis-nous qu’est-ce qu’on peut faire pour que tu continues à travailler avec nous». Avec argent ou promesses à la clef. Jusqu’à la prochaine fois. Je crois que c’est partout pareil ce genre de trucs.
Alors bien sûr on vous dit «A Intox, le préavis c’est trois mois, c’est comme ça, moi je n’y peux rien.» Ca ne mange pas de pain que de s’abriter derrière la structure. Mais c’est faux, évidemment, si vous êtes en inter-contrat, votre préavis peut facilement se négocier à une bonne heure. Vous n’êtes pas rentable, vous partez. Alors bien sûr, la loi prévoit que vous puissiez vous-même exiger de faire le préavis de 3 mois (même si c’est vous qui démissionnez) mais qui voudrait faire 3 mois d’inter-contrat ? Personne, surtout que ce serait très mal vu et qu’on vous ferait vraiment chier. Ils seraient capable de vous mettre à un bureau sans ordinateur, sans téléphone, à rien faire.
Si vous êtes en mission, alors bien sûr, l’idéal pour la ssii, c’est que vous ne fassiez pas de vagues, que vous la préveniez avant le client pour qu’elle puisse s’arranger à l’amiable dans la meilleure situation possible : vous faites vos trois mois de préavis puis vous êtes remplacé par quelqu’un de la boite. Idéal, surtout si, comme étrangement beaucoup de prestataires le font, vous oubliez de demander vos jours de recherche d’emploi. Super !!! Si en plus vous bossez à fond jusqu’au dernier jour et que le client est content, là les commerciaux garderont vraiment un bon souvenir de vous. Le divorce à l’amiable sera le plus complet possible et les commerciaux essaieront de savoir où vous allez et de garder contact avec vous. Cela pourra
toujours servir, peut-être votre futur service aura besoin de prestataires ou bien peut-être aussi vous deviendrez vous-même chef de projet ou acheteur. Le pied. A vous bien sûr, cela ne vous servira jamais à rien, si ce n’est de vous faire payer à bouffer, plus si affinités. De nombreux bruits courent sur les pots de vin pratiqués par les ssii, mais j’en n’ai jamais entendu sur Intox.
Si par contre, vous partez en mauvais terme, par exemple si vous démissionnez après qu’il vous ait payé (enfin!) une formation ou bien si vous vous êtes arrangé directement avec le client pour votre départ sur le dos d’Intox, là, ils ne sont pas content, et comme ils sont mauvais joueur et un peu con sur les bords, ils cherchent à vous faire chier. Par exemple en vous gardant en inter-contrat pendant votre préavis. Vous garder à rien foutre, juste pour que vous ayez les boules et que votre recherche d’emploi en pâtisse… Ca paraît incroyable tellement c’est bas, mais c’est vrai.
Si vous partez en mauvais terme, alors il faut rester le plus froid et distant possible, en s’abritant derrière la loi. Et essayer de négocier un départ le plus rapide possible compte tenu des jours de recherche d’emploi que prévoie les accords Syntec. Ils essayeront de vous faire prendre des vessies pour des lanternes par exemple en mélangeant jours ouvrés et jours nominaux. Si vous dites où vous allez alors le commercial se jettera sur cet argument comme une vipère pour essayer de faire pression sur vous. « tu crois peut-être que tu peux emmerder Intox, mais c’est Intox qui peut ruiner ta carrière ! Un coup de fil de nous au patron de ta boite et pfiouuu, plus d’embauche ! »
Mais enfin, vous arrivez quand même à leur échapper. Qu’elle est belle la liberté…
Il vous reste dorénavant deux solutions: recommencer l’expérience ailleurs, dans une autre ssii, qui sur le papier est vraiment mieux qu’Intox (mais en définitive …?), ou bien intégrer une vraie entreprise. Vous pouvez bien sûr aussi aller élever des chameaux en Afrique du Sud, mais ça c’est plus rare, je n’en parle pas.
Il n’en reste pas moins qu’en tous les cas, ça risque de recommencer. On en n’a jamais fini avec les crapules et les cons.
Bonjour chez vous!